Avec son style pur et économe, Gilles Archambault relate sa carrière d’écrivain avec franchise et sans le moindre sentimentalisme. À travers l’auteur transparaît le père, l’amoureux, l’homme. Une réflexion habile sans joliesse inutile ni souci décoratif.
Un recueil de trente nouvelles sur l’art de vieillir, de « se laisser porter par le temps ». Une galerie de personnages qui ont « passé l’âge », ce qui ne les empêche pas d’être étonnants, parfois drôles et souvent imparfaits. Gilles Archambault sait faire ressortir, sans jamais forcer le trait, l’inattendue richesse de chacun des instants qu’ils traversent.
« L’homme arrive novice à chaque âge de la vie », écrit Chamfort. Telle est la maxime que suit Gilles Archambault, qui se fait ici le chroniqueur d’un temps que nous refusons bien souvent de regarder en face, celui de la grande vieillesse. Avec une autodérision qui n’appartient qu’à lui et une candeur qui a tout de la franchise, il pose son regard sur ces petits moments qui, au crépuscule, sont tout ce qui subsiste d’une vie longuement vécue.
Les personnages de ce recueil de nouvelles voient la vie se refermer sur eux. Les sorties se raréfient, les amis aussi. Quant aux plaisirs, n’en parlons pas... La mort, elle, approche à petits pas, sans doute pas assez vite, car voilà que le temps, après avoir filé pendant des décennies sans qu’on puisse le retenir, a le culot de ralentir.