Un petit enfant en ciré jaune roule sur son tricycle sous l'orage. On dirait un soleil miniature. On lui a crié : "Va au diable !", et il y file, chassé par le vent du malheur. Ainsi commence ce roman, riche en merveilleux, en émotions, en amour pour lequel Sylvie Germain s'est librement inspirée du célèbre récit biblique Le livre de Tobie.
En découvrant un avis de recherche placardé dans un abribus, Nathan se rappelle de Gavril, un vieil homme qui a marqué son enfance. C'est lui qui l'a initié à la poésie et lui a offert des moments de rêve alors qu'il menait une existence triste auprès d'une mère qui ne l'aimait pas. Nathan décide d'enquêter sur cet ami dont il ignorait qu'il était roumain et avait été emprisonné dans un goulag.
En une vingtaine de courtes séquences, l'auteure révèle comment les personnages de ses romans s'imposent à elle. Un voyage aux sources de l'inspiration qui met en lumière l'importance du songe dans la création littéraire.
Notre monde aurait-il quelque mauvaise conscience, quelque problème avec la mémoire et l'absence ? D'un côté, l'inflation mémorielle qui touche groupes et communautés pour commémorer un drame, un événement, un personnage célèbre. D'un autre, et de manière surprenante, la tentation de l'effacement, de l'oubli qui touche tant de contemporains. Tous ceux qui disparaissent sans crier gare de nos sociétés, sans qu'une protestation ne s'élève... Il y a donc sans doute urgence à faire « acte de présence », comme y invite Sylvie Germain.
Lucie Daubigné vit une enfance heureuse dans un village du Berry. Mais le calme bonheur est soudain brisé. Un ogre rôde dans le pays, avide de corps de petites filles. Elle devient sa proie.