Les courts tableaux de Prudence Haute-chaume, où se joue chaque fois un destin, empruntent leurs moyens au mystère comme à l'enluminure. Ce sont autant d'approches amoureuses et patientes d'un être. Pour chacun de ces portraits, l'écrivain trouve, en peintre cruel et raffiné de l'humanité qu'il est, la différence irréductible qui va lui donner nom et visage.
Il y a soixante ans, Marcel Jouhandeau publiait un de ses chefs-d'œuvre, Les Pincengrain. Il y raconte la jeunesse des trois sœurs Pincengrain : Prisca, Véronique, d'une maigreur extrême, qui rencontre M. Godeau et l'aime. Ainsi, pour Jouhandeau, ce détrousseur d'âmes, commençait l'étonnante galerie de créatures étranges dont il a peuplé la petite ville qu'il appelle Chaminadour.