Robert Lalonde évoque ici de façon bouleversante la femme qui fut sa mère. Il n'y a qu'un écrivain de tout premier plan qui puisse ainsi transformer l'autobiographie en oeuvre qui arrive à toucher de manière inoubliable chacun d'entre nous.
Après Le Monde sur le flanc de la truite, après Iothéka', après Le Seul Instant, Robert Lalonde nous propose à nouveau des pages de ses carnets, les plus belles, peut-être, à ce jour. La Liberté des savanes, où règne un équilibre fragile entre l'ombre et la lumière, nous ouvre toutes grandes les portes de l'atelier de l'écrivain et de la bibliothèque de ce fabuleux lecteur qu'est Robert Lalonde.
Un beau journal littéraire composé d'observations sur la nature (les oiseaux, l'outarde captive, etc.), de lectures commentées (A. Dillard, J. Giono, C. Bobin, Colette, etc.) et de dialogues au delà des siècles (avec Flaubert, etc.). L'oeuvre accueille également des souvenirs d'enfance et des confidences.
Dans un pays hanté par l'oubli, Aubert raconte sa vie de chassé du paradis. Poète, tour à tour égaré chez les bêtes et les hommes, il traverse ce siècle, le coeur dans la bouche et du sang sur les mains, convaincu qu'un accomplissement est possible ici-bas.
Novembre 1896. À la gare de Melikhovo, Anton Tchékhov prend le train. Il se dirige vers l'ouest. Il traverse la Russie, la Pologne, l'Allemagne. Il s'arrête d'abord à Paris, puis à Nice, où le climat de la Côte d'Azur saura peut-être apaiser l'incendie qui brûle ses poumons.Au même moment, le petit Iégor quitte la steppe où il a grandi pour aller retrouver le maître, à Melikhovo. Celui-ci a répondu à la lettre qu'il lui avait écrite en y joignant un conte de son cru.
« On peut comprendre une chose en un seul instant, mais on la perd dans les longues heures qui suivent avec leurs semelles de plomb », écrit Oscar Wilde, enfermé dans sa prison. C'est de ce « seul instant » qu'il sera question dans ces pages. Pour ce qui est des « semelles de plomb » la prison, chacun sait à quoi s'en tenir. Mais qu'en est-il de cet instant qui oblige à sortir de soi, de cette courte illumination qui fait s'ouvrir l'oeil, frissonner la nuque, trembler nos certitudes et nous amène à douter de notre âge ?
Dix épisodes d'une même enfance, dix journées de grâce, d'effroi, de traque, d'embuscade, de fabuleuses découvertes, inaperçues de Dieu comme du diable... Il doit bien y avoir un ange, là-bas, plus loin, qui attend qu'on se remette entre ses bras...
Ces notes conduisent le lecteur au coeur de l'acte créateur, à travers des écrivains aussi différents que Michel de Montaigne ou Gabrielle Roy, Henry Miller, Jean Giono, Vladimir Nabokov.
"La nature toute-puissante, la violence et la beauté des rites de passage, la sensualité profonde et douloureuse, la conscience animale du danger, l'attirance de l'Indien, du sauvage, de la jeunesse, de la mort: ils sont tous là, les thèmes chers à Robert Lalonde.