C'est une nouvelle, très peu connue mais qui contient à la perfection tout le monde et toute la langue, la manière de Ramuz. C'est un récit populaire et un conte philosophique sur le rôle de l'artiste, porteur de sens et d'idéal : dans une petite ville, toute une population s'ennuie. Pour tromper cet ennui, l'usage est de faire un tour, le soir, dans la rue principale avant d'aller se coucher. Mais un jour, dans ce monde de la séparation et de la grise répétition, surviennent la musique et les couleurs d'un cirque.
Le Gros poisson du lac est un des plus beaux récits que Ramuz ait écrits, l'un des plus caractéristiques aussi, car il révèle les aspects essentiels de l'art du grand écrivain vaudois (...) au carrefour du Ramuz diurne des premiers romans et de celui qui, de plus en plus tourmenté, scrute la face nocturne des choses. Cette singulière position de charnière, son extraordinaire simplicité, mais aussi le recours au mythe du bateau entraîné par un poisson fabuleux, font la valeur de ce récit.
En juillet 1930, avec H.L. Mermod, l'éditeur mécène, le sculpteur Jean Clerc, le poète Gustave Roud passionné de photographies, Ramuz monte au Grand Saint-Bernard. Pèlerinage, les mots prennent alors toute leur valeur spirituelle et poétique. Ce qui ne pourrait être que quelques pages d'un banal carnet de voyage devient, par la grâce de la vision poétique, une véritable méditation.
La dispute entre deux villages montagnards antagonistes révèle comment la haine et la méfiance de l'autre, de celui qui est différent et qu'on ne veut surtout pas connaître, conduisent à des catastrophes.
Conçu en 1905 et publié en 1910, c'est le livre-clé pour comprendre son auteur. Peintre vaudois, Aimé Pache séjourne à Paris. Mais de retour chez lui, il redécouvre ses racines et trouve ses couleurs.